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Comment j'ai décidé de ne pas taper ni punir mes enfants

  • Ludivine
  • 30 avr. 2018
  • 3 min de lecture

Un garçon de 7 ans. Une mère qui exige son obéissance. Une fessée déculottée au milieu du supermarché. Des fesses rouges écarlates. Des traces de doigts. Des larmes.

Une fille de 5 ou 6 ans. Une père exaspéré, fatigué. Enfermée dans une cave sans lumière. Terrorisée, en pleurs.

Un garçon de 9 ans. Une mère qui veut que son fils s'améliore en orthographe. De longues après-midi sans sortir jouer. Dictées sur dictées. Liste de mots à apprendre dans le Bescherelle. Des punitions. 30 ans plus tard, pas plus doué en orthographe.

Une jeune fille de 13 ans. Un père intransigeant avec des principes moraux forts. Un mot jugé insolent. Une gifle. Des larmes.

J'ai vu mes ami-e-s subir tout cela alors que j'étais enfant moi-même. Je me souviens avoir été profondément choquée, gênée. Je me souviens de ce sentiment d'injustice et de colère contre ces adultes. Je me souviens ressentir l'incohérence de leurs agissements. Je me souviens de voir l'inutilité et la vacuité de leurs actes. Je me souviens m'être promis de ne pas faire ça à mes propres enfants.

Plus tard, je discutais avec des ami-e-s. J'avais 17 ou 18 ans. Elles et eux avaient entre 17 et 24 ans. Je défendais que les fessées sont inutiles et même violentes et nocives. Je n'avais aucune études scientifiques à ce sujet. J'avais mon ressenti, mon intuition, ma conscience pour seul argument. Pour mes ami-e-s, les fessées étaient un mal nécessaire, indispensables, incontournables parce qu'il faut bien que l'enfant apprenne et obéisse. Et si lui dire et lui expliquer ne suffit pas, il faut bien faire quelque chose. Alors hop ! une fessée ou une tape sur la main, histoire que l'enfant soit un peu vexé. Il ne s'agit pas de lui faire mal. Mais de le vexer un peu comme ça il ne recommencera pas !

J'ai grandi avec des parents qui -autant que je m'en souvienne- n'utilisaient ni les fessées, ni les punitions, ni les récompenses. Je dis « autant que je m'en souvienne » parce que c'est peut-être arrivé l'une ou l'autre fois, mais si c'est le cas je ne m'en souviens pas. La mémoire oublie parfois.

Et puis je suis devenue maman. Marquée par les scènes dont j'ai été témoin enfant, j'ai décidé très tôt, avant même d'avoir des enfants, que je ne donnerai pas de fessée et que je ne punirai pas. Le choix d'accompagner mes enfants sans violence je l'ai donc fait il y a fort longtemps. C'est une décision que j'ai pris intuitivement parce que je pressentais que les fessées et les punitions qu'utilisaient les adultes n'étaient ni justes, ni nécessaires, ni bonnes. Pour autant, je ne suis pas une mère qui aurait un jour atteint une fois pour toute le nirvana de la parentalité sans violence. (Cette mère d'ailleurs n'existe pas !). Moi aussi, il m'arrive de crier, de m'impatienter, de rouspèter, de m'énerver.

La maman que je suis aujourd'hui n'est pas la même qu'il y a 15 ans. Je n'ai eu de cesse de me former, de m'informer, d'apprendre. Pour suivre la ligne que j'ai choisi, celle d'une parentalité équidigne, il n'y a pas de recettes. Il y a des principes-guides, des clés de communication, des connaissances sur l'enfant à connaître mais il n'y a pas de méthode à suivre pas à pas. Pas de tuto sur Youtube !;)

Et surtout, il y a mes enfants ! Ce sont eux, à travers leurs comportements, qui m'indiquent si je suis sur la voie que j'ai choisi ou si je me suis perdue en chemin. C'est en les observant que je peux bifurquer et revenir là où je souhaite être.

Désormais, j'avance chaque jour un peu plus sur ce chemin, pas après pas. Et pour rien au monde je ne ferai demi-tour.

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