La tristesse...
- Ludivine
- 6 avr. 2018
- 3 min de lecture

Dans le cadre du #DéfiHebdo sur ma page Facebook et après un aperçu général sur les émotions et un article sur la joie, poursuivons notre série d'articles sur les émotions, avec la mal-aimée tristesse.
Comme nous l'avons vu, nos émotions nous parlent de nous et de nos besoins. La tristesse nous indique que nous subissons la perte de quelque chose ou de quelqu'un qui nous était cher. Plus la chose ou la personne était précieuse à notre cœur, plus la tristesse sera grande. La tristesse est une émotion qui nous mets face à notre impuissance. Aïe pas facile ! Impuissance à ramener à la vie une personne décédée, à réparer un vase cassé, à retrouver un objet perdu, à changer une situation,...
La peur du jugement ou la pudeur nous font cacher notre tristesse aux autres. Rares sont les personnes qui s'autorisent à pleurer en public. De même, il nous est aussi souvent difficile d'être en présence de quelqu'un qui pleure et exprime sa peine. Nous avons tôt fait de dire à cette personne qu'il ne faut pas rester comme ça, qu'il faut se bouger, sortir, que la vie continue !
Garder à l'esprit que la tristesse est l'émotion du renoncement ou autrement dit de l'acceptation peut, peut-être, nous aider à accepter et accueillir la tristesse que nous exprime notre ami, notre partenaire, notre collègue, notre enfant. Etre triste signifie que la personne est en train d'accepter sa nouvelle réalité et que non ce n'est pas facile mais que oui c'est en train de se faire.
Imaginez par exemple l'enfant qui pleure parce que nous lui refusons une glace avant le dîner. Peut-être aura-t-il insister à plusieurs reprises, peut-être aura-t-il tenté de se fâcher bien fort pour nous convaincre et nous dire son mécontentement et sa frustration. Cependant, si après toute cette vaine lutte, il pleure, c'est qu'il est en train de dire « bien c'est clair, je n'aurai pas cette glace. Zut, j'en avais vraiment très envie. Et ça me rends triste de ne pas l'avoir. » (euh bien sûr le petit enfant, dans sa tête, ne se dit pas les choses avec cette clarté. Mais c'est l'idée. C'est ce qui se passe en lui traduit avec des mots adultes.). Et de plus, se souvenir qu'une émotion est de courte durée peut aussi nous aider à accompagner notre enfant dans de temps d'acceptation qu'est la tristesse.
Attention toutefois, j'attire votre attention ici sur une subtilité essentielle. Quand un enfant « fait une crise » on conclut généralement qu'il est en colère ou furieux. Pourtant, la tristesse, la déception et l'impuissance peuvent conduire (enfants aussi bien qu'adultes) à une expression violente. Et nous voilà, alors en train de hurler ou de taper ! C'est une tristesse profonde, intense qui nous conduit à une expression aussi forte.
La tristesse est légitime. Etre triste de ne pas recevoir un bonbon à 3 ans, triste de ne pas avoir reçu son diplôme à 20 ans, triste après une rupture, triste d'avoir perdu son chien, triste de devoir déménager, triste de ne pas être celui ou celle que nous voudrions être... Quelque soit la perte la tristesse est légitime et n'a rien d'honteuse.
« Après la pluie vient le beau temps », Comtesse de Ségur

La tristesse, comme émotion d'acceptation, se traverse. C'est une émotion à vivre même si ça fait mal, même si elle nous déplaît. Parce que c'est à ce prix que l'on va pouvoir reprendre sa vie, continuer, avancer, se reconstruire et vivre « avec ce sans ».
En cas de tristesse, accordez-vous le droit de parler ou de raconter à quelqu'un de proche ce qui vous touche tant. Et si c'est vous l'ami-e proche à qui l'on vient dire sa peine, écoutez simplement et offrez un contact physique (prendre dans les bras par exemple) si la personne le souhaite et si vous êtes vous-même à l'aise
avec ça.
En cas de deuil d'une personne proche, la tristesse va et vient. Alors on pleure, puis ça va, puis on pleure à nouveau, puis on s'apaise... Le processus lors du décès d'un être cher est bien sûr plus long que lorsqu'il s'agit de la perte de sa tasse à café favorite ! On ne peut que laisser le temps au temps. Chacun va à son rythme pour accepter cette nouvelle et douloureuse réalité.
Comments